ANTIGONE, version théâtre-forum
LE BONHEUR
Le bonheur est un thème central dans l’œuvre de Jean Anouilh. « II y a deux races d’êtres, une race nombreuse, féconde, heureuse, une grosse pâte à pétrir qui mange son saucisson, fait ses enfants, pousse ses outils, compte ses sous bon an mal an, malgré les épidémies, les guerres, jusqu’à la limite d’âge ; des gens pour vivre, des gens pour tous les jours. (…) Et puis il y a les autres, les nobles, les héros. » Antigone fait partie de cette race de héros purs et intransigeants, assoiffés d’un bonheur qui ne souffre pas les compromissions et la médiocrité de la vie quotidienne.
Antigone meurt, pour fuir le pauvre bonheur des hommes, et pour échapper à la banalité de la condition humaine.
LA CONCEPTION DU POUVOIR
Le personnage de Créon, roi de Thèbes, incarne le pouvoir et permet à Anouilh de présenter les principaux aspects de la pratique politique.
La politique apparaît comme un métier odieux. Gouverner, c’est se plier à la raison d’État, en oubliant que l’on règne sur des hommes, en oubliant que l’on est soi-même un homme.
La politique est une « histoire sordide », aucun pouvoir n’est pur. Créon le sait et il a le courage de le proclamer. Anouilh, quant à lui, n’envisage aucune issue.
De Anouilh
Par Philippe Lejour et Elsa
Joker : Julie Mincq
Production : Compagnie La Parlote